L'ABCdaire du milieu corso-marseillais

Création : 15/03/2013 à 13:52 Mise à jour : 28/09/2018 à 04:24

* Gérald et Michel Campanella
Clan Barresi, Marseille, en zonzon

Campanella, un nom aux consonances fleuries qui... fleure bon le top du top du grand banditisme corso-marseillais. Il y a deux frères, Gérald, dit Bombellus ou Ceaucescu (rapport à l'origine roumaine de sa moitié) le plus redouté ("malfaiteur de très haute renommée" selon la justice) et Michel, alias Canari. Deux figures locales affiliées aux Barresi, leurs amis d'enfance, à la fois craintes et respectées y compris par les néo voyous du narco-banditisme des cités. Le mot d'ordre pour les Arabes, gitans et autres Comoriens des quartiers nord de Marseille : pas touche, sinon gare !

Le casier judiciaire des frérots est bien rempli, inutile ici d'en faire l'inventaire (vous n'avez qu'à les googliser), en gros, ils sont passés du recel de biens en bande organisée, racket, vol avec violences on en passe et des meilleurs aux juteux marchés truqués dans le BTP entre autres, pour lesquels Canari (le frère plus soft) a été jugé récemment. Ils frétillaient aussi avec le duo Guérini, quand Jean-Noël était aux commandes du Conseil général. Déjà un autre temps, du passé...

Pour garder la main sur le juteux marché de la drogue, les Campanella et leurs sbires ont aussi tissé des liens avec une bande de jeunes voyous ambitieux originaires de la Capelette, une grave erreur, ce qui les a perdus finalement car on a retrouvé des traces ADN de Gérald sur des armes dans un garage servant à stocker un véritable arsenal dans ce quartier. C'est à ce moment-là que Bombelus s'est mis en cavale avant d'être arrêté fin 2017 (lire plus bas). Curieusement, les têtes de gondole de la Capelette (Grimaudo -lire lettre G- et son lieutenant Mahmoud "Diego" Abdelhamid) ont été fumés sur leurs terres le 5 avril 2018. Et pas qu'un peu puisque les deux néo bandits des cités -qui avaient eu aussi la mauvaise idée de flinguer Jean Marano, lettre M- ont été plombés au niveau de la tête et du haut du corps, on appelle ça faire un exemple. Quand on vous disait qu'il ne faut pas toucher au milieu tradi...

Bombellus, l'aîné, après une longue cavale de quatre ans et un exil notamment au Gabon (chez ses amis Corses) a été gaulé dans un bled des Alpes de Hautes-Provence, arrière base historique du milieu marseillais. Il était dans une bagnole avec un de ses lieutenants pour se rendre chez un trafiquant de drogue notoire. Bombelus, mis également en cause dans une affaire d'assassinat (qui doit être jugée), a vu sa peine de dix ans (prononcée par contumace pour son ADN retrouvé sur des armes à la Capelette) confirmée : dix piges, preuve que la justice le craint, tout autant que les Apaches des BdR. Mais même à l'ombre, ne vous inquiétez pas pour les Campa, les affaires continuent...

* Roger Campana

Trafiquant de drogue, Marseille

Ami d'enfance du footballeur Bernard Pardo, Roger Campana avait été gaulé avec l'ex-milieu de l'OM dans un trafic de stups (21 kilos de poudre) en 1993 : Michel Bruna, dit Boubou, ancien braqueur et futur lieutenant des Barresi-Campanella, était lui aussi de la partie. Aux dernières nouvelles, Campana, 63 piges, réfugié au Brésil (pas seulement pour son amour du foot) a été condamné, par le tribunal correctionnel de Marseille en février 2018, à dix ans de prison pour trafic de cocaïne entre le... Brésil et la France. On ne se refait pas.

* Paul Canarelli

Propriétaire du domaine de Murtoli, Corse du Sud

Paul Canarelli, le playboy de Murtoli ! Spot sublime de Corse du Sud, à deux pas de Sartène centre à vol d'oiseaux, qui en jette où se rend chaque été la jet-set ! Canarelli fils, 48 ans, est le proprio de ces bergeries de luxe louées à prix d'or aux millionnaires en goguette, mais triés sur le volet par Paulo lui-même. Un endroit sulfureux,de 2500 hectares, qui fait couler beaucoup d'encre de part le CV du proprio (lire la lettre V, Via Notte), ses liens (désormais... brisés ?) avec la Brise de mer (et feu Richard Casanova) et ses soucis judiciaires avec Anne de Carbucia qui n'en finissent plus depuis dix ans et ont été exportés à Paris.

Sous ses allures de play-boy ombrageux, charmeur avec les grands flics et les puissants, à l'instar de Nicolas Sarkozy, qui l'aime beaucoup, Paul Canarelli est l'archétype du Corse macho au sang chaud, capable de cracher à la tête d'un client "irrespectueux", fidèle en amitié même si celle-ci doit lui coûter sa réputation de patron clean (il a hébergé les fugitifs de la Brise Casanova puis Germani, qui font partie de la famille ne s'en cache-t-il pas). Enfin, à part ses détracteurs sur l'île, personne ne lui conteste la réussite de son domaine, même si pour construire cet empire Paulo aurait bénéficié de soutiens au plus haut niveau (regardez vers votre droite) et, surtout de l'immense fortune amassée par... la Brise de mer et blanchi au large du lion de Roccapina. C'est un secret de polichinelle en Corse du sud que derrière le play-boy aux Ray-ban, les vrais proprios (qui seraient aussi les financiers occultes de cet endroit hors-norme) porteraient moins beaux.. [Fils de Jean-Toussaint Canarelli, ex-maire de Figari]

+ Lire ici l'enquête corse de ce fin limier de Xavier Monnier pour le magazine GQ. Instructif. Et bien tourné.

++ Lire aussi l'interview donnée par Paul Canarelli au magazine "Luxur estate" avec de très belles photos du domaine de Murtoli. Ca donne effectivement envie d'y aller....

+++ AFP dépêche du 10/09/18: "Dans un paradis de carte postale caressé par les eaux limpides de Corse du Sud, Paul Canarelli avait, il y a douze ans, accaparé le fortin d'une milliardaire. Lundi, le propriétaire du somptueux domaine de Murtoli a été condamné à trois mois de prison avec sursis. Après plus de dix ans de procédures variées, le tribunal correctionnel de Paris, chargé du volet pénal de cette chronique insulaire, a également condamné M. Canarelli, 51 ans, à 20.000 euros d'amende. Son tort ? S'être approprié, entre 2006 et 2009, la superbe demeure de son adversaire, Anne de Carbuccia, enclavée dans ses terres, en changeant ses serrures - une violation de domicile. Mais aussi, selon les juges, y avoir volé certains effets personnels de la milliardaire et avoir dégradé les lieux en menant des travaux qui, selon elle, ont dénaturé ce joyau. Cette maison fortifiée du XVIIe siècle, nichée dans le maquis surplombant les eaux du golfe de Roccapina, entre Sartène et Bonifacio, est souvent apparue dans des publicités ou magazines sur papier glacé.

Visible uniquement au bout d'une route privée ou, pour les plus tenaces, après des heures de marche sur des sentiers de chèvres, elle est implantée à l'extrémité du fameux domaine de Murtoli, une réserve agricole et de chasse parsemée de bergeries de luxe prisées des milliardaires et de personnalités comme Nicolas Sarkozy. Mme de Carbuccia, artiste et épouse du milliardaire italien Alberto Tazartes, l'avait achetée en 2001 à son précédent propriétaire, Paul d'Ortoli. La quiétude de ces rives s'était troublée en juin 2005 quand Paul Canarelli, qui avait réalisé qu'elle n'en était pas locataire mais propriétaire, avait contesté la vente de la bâtisse et brandi son droit à l'exploiter en la louant à des tiers, invoquant un bail commercial oral avec Paul d'Ortoli. En 2006, il avait fait changer les serrures de la maison, dont Anne de Carbuccia est restée privée jusqu'à ce que la justice civile la conforte dans ses droits, en 2009.

La condamnation de M. Canarelli est bien supérieure aux 5.000 euros d'amende requis par le parquet, en son absence, lors de l'audience en juillet. L'accusation avait demandé sa relaxe pour les faits de vol et dégradations, estimant que son intention de commettre ces délits n'était pas établie, puisqu'il y avait fait des travaux "dans le but de la louer". Il devra verser 15.000 euros de dommages et intérêts à Mme de Carbuccia, au titre de son préjudice moral, et 10.000 euros pour les frais de justice. Elle demandait, en tout, 400.000 euros. Anne de Carbuccia "est heureuse, car justice est passée", a réagi son avocat, Jean-Pierre Versini-Campinchi. "Enfin, on a reconnu qu'elle a été victime d'une injustice, d'un comportement délictueux".

A la barre, cette grande femme brune, devenue l'adversaire acharnée de Paul Canarelli au fil de leurs altercations, des recours aux gendarmes et aux huissiers, avait raconté son paradis perdu, une maison "unique" par sa beauté. Elle ne peut, aujourd'hui encore, l'habiter : le fortin est "en ruines" depuis un dégât des eaux survenu lorsque Paul Canarelli l'occupait. "Treize ans plus tard, je n'ai pas pu remettre en état ma maison", avait-elle déploré, évoquant "certaines pressions" dissuadant les entreprises locales de mener ces travaux. M. Canarelli, "qui dans un certain monde est influent, en profite pour faire de Murtoli une zone de non-droit" pour préserver son "opération immobilière", avait-elle avancé. L'avocat de Paul Canarelli avait plaidé sa relaxe, convoquant le bail dont se prévaut son client et fustigeant le "manichéisme" de la partie adverse, qui "veut faire du buzz" avec cette "affaire corse" en pointant "les bons et les méchants". Contacté par l'AFP, il n'était pas joignable dans l'immédiat."

* Richard Casanova, dit Le Menteur, RDC le 23 avril 2008

Baron de la Brise de mer, Bastia

"LE" personnage central du banditisme français (pour ne pas dire corse) de cette fin de siècle, l'objet de tous les fantasmes des journalistes spécialisés, ou non d'ailleurs ! Sa vie de voyou est un roman : un parcours sans faute sein de la Brise de mer pour ce fils de bonne famille, au look avantageux, avant de vouloir se la jouer en solo, des connections fructueuses avec le milieu marseillais et les services du pays, un braquage culte (UBS en Suisse), une guerre d'ego (ou plutôt pour faire main basse sur le trésor du gang) avec un autre baron de la Bdm, Francis Mariani, un RDC très commenté (le sien) dans un garage de Porto-Vecchio, une veuve noire éplorée, qui aurait inspiré l'héroïne de la série "Mafiosa", et le frère de celle-ci (donc beau-frère du Menteur) Jean-Luc Germani qui engage une vendetta digne de la Camorra au sein des bandits corses...

Richard Casanova était très proche de l'autre beau gosse de la Bdm, Dominique Rutily, "deux frères" selon le bouquin "Les Parrains corses", ils ont des passions communes, outre le fric, les belles bagnoles, les gonzesses, la vie facile quoi, il y a aussi et surtout le ballon ! Dans le très documenté "Parrains du foot" (sorti en septembre 2018), les trois auteurs expliquent en long et en large comment Le Menteur et Rutily ont investi dans... l'OM ! Et que Casanova n'aurait pas été étranger à la fameuse affaire OM-VA : scoop ! Richard Casanova est déjà très riche au début des années 90, vit à Marseille, il a de l'entregent et sait placer le pactole amassé par la Brise de mer, alors à son apogée dans les 90's.

Le tournant intervient selon moi au mitan des 90's quand son "frère" Dominique Rutily (lettre R) se fait fumer à Hyères, à la sortie d'un match de foot de son club de Calvi auquel il assiste avec son ami intime Rolland Courbis. Casanova perd son binôme, son alter ego, ce samedi 30 mars 1996 et j'estime que c'est à ce moment-là que les ennuis ont débuté pour les Corses de la Bdm. Car un ils ne savent pas tout de suite d'où vient le coup. Et deux, Casanova va ensuite jouer sa carte au détriment d'autres historiques regroupés autour de Mariani père. En 2000, Mariani et Casanova sont encore ensemble pour venger leur ami Rutily du côté de Sartène, mais la vendetta tourne mal. Un Corse de Sarte m'a confié que Rutily a été flingué sur un contrat à l'ancienne (pour une histoire de c..., pardon de coeur), mais je crois aussi à la piste des voyous varois car à l'époque la guerre fait rage en Balagne entre la Bdm de Rutily et les natios de Jean-Michel Rossi.

Je pourrais écrire un livre sur Casanova, mais vous retrouverez la suite de ses (més)aventures dans divers chapitres de ce blog, notamment à la lettre G pour savoir comment Germani a voulu venger son beau-frère et boss, une vendetta toujours en cours puisque deux lieutenants de Germani (qui est en zonzon) ont été tués à l'aéroport de Bastia par la descendance du clan Mariani-Guazzelli et associés de la BdM...

+ A lire un article d'Eric Pelletier qui décortique les finances de la BdM et la guerre ouverte *qui s'ensuivit entre les ,clans Casanova et Mariani.(Le Parisien)

* Roland Cassone

Parrain supposé (ou fantasmé) de Marseille

Les (vieux) voyous marseillais n'ont pas la gueule de l'emploi. Pas le physique d'un John Gotti ou d'un... Francis le Belge qui portaient beau : Roland Cassone, qui n'est certes plus tout jeune, et n'a jamais été très grand, ressemble à un grand-père lambda, tranquille avec son crâne chauve et ses lunettes bon marché, tandis que les Barresi, autres "parrains" médiatiques ont fait du gras. Roland Cassone, capo di tutti capi présumé de Marseille depuis le cafoutch dans la succession de Zampa, s'est toujours tenu à l'écart, dans l'ombre, pas de photos, pas de yacht, pas de putes de luxe, une vie cachée, à la Sicilienne dans sa baraque de Simiane-Colongue sauf qu'il a fallu qu'il sorte du terrier pour aller au tribunal de sa ville dans l'affaire du cercle Concorde en 2013 (photo ci-dessus)... se faisant passer pour un pépère invalide !

Pour le reste, Cassone, fiché au GB dès... 1974, cultive une épaisse part de mystère : est-il toujours actif dans le milieu marseillais actuel, après en avoir été une figure de proue, depuis ses débuts chez les Guérini puis au côté de Jacky le Mat en tant que porte-flingue avec son frère Serge, abattu en pleine guerre avec Zampa ? Roland s'en est sorti de justesse (+) et a, sans doute, réglé ensuite quelques comptes dans les furieuses années 80, au nom du frère et du boss, le Mat. Lorsque ce dernier s'est éclipsé, que les Corses de la Brise sont arrivés, pour faire le ménage dans le clan du Belge après sa mort, Cassone a pris le relais pour régner. Avec ses amis venus de Corse et les frères B. Toujours en toute discrétion, en atteste son casier judiciaire quasi-vierge !

Actif dans les années 90/début 2000 dans tous les secteurs juteux du GB, juge de paix écouté et respecté, familiers des notables marseillais, Roland Cassone ne s'est jamais fait pincer sauf en 2007 quand les flics viennent le cueillir dans son jardin, alors qu'il cultive ses plantes bien équipé (avec un Glock à la place du râteau) pour son implication supposée dans le cercle Concorde, on y revient. Un blanchiment bien orchestré, puis une délégation du cercle au clan Lantieri (à sa réouverture) contestée par les Bergers braqueurs de Venzolasca, qu'il traitera de "porcs" au tribunal, et puis c'est à peu près tout. Ah si, Cassone aime bien le ballon : il a voulu prendre les rênes de l'OGCN via le fiston (gros flop, qu'il aurait mal pris car estimant avoir perdu la figure) et a aussi aidé Robert Louis-Dreyfus à calmer les supporteurs de l'OM quand ils insultaient sa femme dans les virages. Un rôle de juge de paix, au dessus de la mêlée, sans jamais se découvrir. La tranquillité est à ce prix.

+ LE RDC D'AVRIL 1978. Roland Cassone est un miraculé, comme son mentor Jacky Imbert (lettre I). En cette année 78, sur les hauteurs de Marseille, les deux frangins Cassone, en voiture, sont pris pour cible par un commando de quatre tueurs, qui se sont fait passer pour des flics en civil. Radio GB parle de la présence de Jeannot Toci, demi-frère de Zampa, dans les tueurs : Serge est tué, Roland, grièvement blessé, parvient à s'échapper. Les Nabos ont raté leurs cibles (Cassone et Le Mat), ils le paieront très chers par la suite...

* André Cermolacce, dit "Gros Dédé" ou "Sacoche"
Bande de l'Opéra, Marseille

Fiché au GB depuis le début des années 80, Gros Dédé, qui n'est donc pas mince, n'est pas non plus un cador du milieu marseillais, mais c'est une figure, un voyou malin, à la faconde toute provençale, à l'aise aussi bien dans le racket, le braquo, le proxo ou les jeux, et surtout qui est toujours en vie à 65 piges, alors qu'on a tenté de le flinguer en 2004. Il formait avec Richard Laaban (à droite sur la photo ci-dessus) et Roger Spanu un trio inséparable du côté de l'Opéra. Un pion essentiel de la fameuse bande de l'Opéra, de Roland Talmon (lettre T) et bien sûr un proche du clan Barresi-Campanella. Avec son ami Richard, 73 balais, il a fait le spectacle devant les juges dans une affaire de machines à sous (la poule aux d'or des "vieux" voyous) à lire ici...

* Claude Chossat
Clan Mariani, Brise de mer

Ex-chauffeur de Francis Mariani, Claude Chossat est au coeur de plusieurs dossiers corses parmi les plus importants et avait été mis en examen notamment dans l'assassinat, en avril 2008, de Richard Casanova, un autre baron présumé de la Brise de Mer.

Claude Chossat, "repenti" de la bande criminelle de la Brise de Mer, a été condamné mercredi 19 septembre 2018 par la chambre des appels correctionnels de Bastia à deux ans de prison dont un ferme et 100.000 euros d'amende pour abus de biens sociaux. Cette condamnation, assortie de l'interdiction de gérer une société pendant dix ans, contre cette "petite main" de Francis Mariani, considéré comme l'un des barons de la Brise de Mer et assassiné en 2009, correspond aux réquisitions de l'avocate générale en juin. M. Chossat a été relaxé du chef d'escroquerie.

Craignant pour sa vie, le prévenu avait refusé de se rendre en Corse sans protection particulière pour le procès devant la cour d'appel de Bastia et était donc apparu en visioconférence, le visage non flouté. En première instance, Claude Chossat avait été condamné à 30 mois de prison pour banqueroute d'une société de BTP, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et participation à une association de malfaiteurs. C'est lors de son arrestation à Marseille pour cette affaire que Claude Chossat avait décidé en 2009 de collaborer avec la justice en leur livrant des informations précieuses sur la Brise de Mer.

"Je suis repenti de fait mais pas de droit, je ne rentre pas dans le programme car il ne couvre pas les peines criminelles", avait indiqué Claude Chossat à l'AFP avant l'ouverture de son procès en juin. Un "retour en détention pour quelqu'un comme moi, c'est la mort", avait ajouté Claude Chossat, espérant voir sa peine réduite et aménagée.

* Jean-Jé Colonna, mort au volant le 1er novembre 2006

Parrain de Corse-du-Sud

Dur dur pour un grand parrain corse, dont la vie de voyou a été romancée à souhait que n'aurait pas renié Prosper Mérimée, de mourir dans un accident de... voiture ! C'est pourtant la fin qu'a connu le padre de la Corse du Sud, dans les années 80, 90 et début 2000, Jean-Jé Colonna, mort le 1er novembre 2006 après un malaise subi au volant sur une route du golfe du Valinco, son territoire.Suite à sa mort, et à l'explosion (interne) de la Brise de mer, les RDC se sont multipliés sur l'île faisant la fortune des chroniqueurs et journalistes made in Corsica. Enfin, une fortune de charafi, comme on dit à Nice...

+ RDC 16 juin 2008 : le cousin de Jean-Jé, Jean-Claude Colonna, considéré (un peu vite) comme son héritier, a été dessoudé salement l'été 2008 à bord de son véhicule. Il était dirigeant d'un club de foot d'Ajaccio, si vous êtes un fin lecteur de ce site, vous savez s'il s'agit de l'ACA ou du GFCA. Barrez-la mention inutile !

* Eric Coppolani

Bande du Petit bar, Ajaccio (en prison)

Les chiens ne font pas des chats surtout en matière de GB. Eric Coppolani est le fils de feu Gavin Coppolani (++), qui a fait parler de lui dans le milieu grenoblois chaud bouillant des années 60/70/80 ! Coppolani fils, membre de la bande du Petit bar d'Ajaccio était à Aix pour un procès d'assises en mars 2018 : il a été condamné à 30 ans de réclusion pour le meurtre d'Antoine Nivaggioni, du clan rival, proche de l'équipe Orsoni. Coppolani (dont on avait retrouvé l'ADN sur un bouchon d'une camionnette ayant servi à surveiller la victime) était dans le coffre de la voiture et a été désigné comme le tireur principal (l'autre, dans la malle arrière, n'a été jamais identifié) par un repenti, Patrick Giovannoni, 48 piges, petite main du Petit bar.

+ Au procès du Petit bar à Aix : Antoine Mondoloni, du Petit, considéré comme le "guetteur" est lui aussi en zonzon, aux assisses à Aix, Christophe Ettori et Pierre Joseph Guargale avaient pris du sursis, le chef, le tétraplégique Jacques Santoni n'était pas présent à l'audience.

++ Gavin Coppolani est né à Ajaccio en 1943 et a débarqué à Lyon avec son ami d'enfance Louis Andreucci, ces braqueurs réputés rejoignent Grenoble pour "prendre la ville", où on les surnomme les "Corses", et se retrouvent vite en guerre contre les Italo-Grenoblois suite au RDC du boss local, Mathieu Mattéi en juin 1968. Coppo est victime d'un RDC en 1975 à la Napoule avec ses deux lieutenants, Andreucci et Léo Le Grec,qui sont flingués par l'équipe rivale qui les a pris de vitesse. Coppo -qui s'en sort malgré 13 balles dans le buffet- part en taule (pour 7 ans) et sera éliminé avec son cousin en 1983 à Grenoble, où il possède un bar. Fin de l'histoire...

* Maurice Costa (RDC en août 2012)

Baron de la Brise de mer, Bastia/Corte

La famille Costa de Moltifao est un "historique" de la Brise de mer, c'est aussi un clan qui a enclenché une vendetta meurtrière (alliée aux Federici) avec les Mattéi de Corscia pourtant eux aussi de la BdM. Les cadavres se sont enchaînés sans répit dans les années 2010 entre ces deux clans appartenant dans deux "familles" opposées de la Brise. Il y eut d'abord le RDC des frères (Tony puis Alexandre) et du père (André) Rogliano (proche des Mattéi) suivi en réplique du meurtre de Florian Costa (5/12/2010), et tout est parti en couilles ! Deux Mattéi (Antoine et Jean-Baptiste) sont tués en février 2011. Puis le pacha Maurice Costa se fait ensuite dessouder devant une charcuterie en août 2012 à Ponte-Leccia. Crime de lèse-majesté payé cash le 11 septembre 2012 par le clan d'en face qui perd trois jeunes d'un coup -JP Colombani, Jean Gandolfi, Sébastien Mattéi- après une sortie de boîte... arrosée [source "La Guerre des parrains corses", de Jacques Follorou].

+ Le clan Costa : Maurice Costa, Dominique dit "Mimi" Costa, Pierre Costa, Jean-Fleur Costa, Patrick Costa, David Costa, Florian Costa...

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* Alain Delon
Acteur, flic ou voyou ?

Alain Delon aurait pu mal tourner : le jeune voyou aurait pu devenir un vieux voyou, ainsi qu'il l'a souvent confié. Au lieu de finir six pieds sous terre, le jeune Delon deviendra le plus grand acteur français du XXe siècle et en même temps se tiendra toujours proche du Milieu, le vrai, pas celui du cinoche, dont il côtoiera le sommet dans les années 60-70 et 80 : de François Marcantoni, son protecteur, avec qui il se retrouva embringué dans l'affaire Markovic, l'un des plus grands secrets des années 60, à Jacky Imbert, qui fut l'entraîneur de ses chevaux, en passant par Tany Zampa, un autre de ses protecteurs, que Delon avait croisé (jeune) au bar des Trois-Canards dans les années 60, son lieutenant du clan des Nabos, Gaby Regazzi, à qui il sera fidèle jusqu'à son RDC, et juste avant les frères Guérini.

+ A lire une interview de Thierry Colombié sur le mythe Delon ici ici ici : "flic ou voyou ?

++ Dans le film "Borsalino", réalisé par Jacques Deray en 1970, Alain Delon joue le rôle de François Spirito, l'un des caïds du Milieu marseillais des années 1930. Il porte le nom de Roch Siffredi en hommage à celui qui a notamment réalisé les repérages pour Deray à Marseille et ses environs à la fin des années 1960. Le vrai Roch Siffredi faisait partie de la bande dite des "Trois Canards" sans pour autant en être l'un des fers de lance. Ami de Delon, ce dernier lui avait fait la promesse d'écrire son nom au générique, un clin d'oeil appuyé à ceux que l'on appelle aussi "Les Napolitains" ou "Ceux de Sperlonga" (un village proche de Naples). Dont faisait partie Jacques Imbert, autre ami "intime" de la star du cinéma français. (blog de Thierry Colombié).

* Christophe d'Amico

Marseille/Aix, Clan bergers braqueurs

Cet ancien agent de joueurs de foot (de Dédé Gignac notamment) associé à Jean-Christophe Cano était le relais du clan d'ATF des bergers braqueurs sur Aix où il relevait les enveloppes auprès des discothèques pour le compte du milieu corse. Il y eut d'abord Jacques Buttafoghi en tête de réseau (avant son RDC en 2009) de ce racket organisé dans les années 2000 puis les lieutenants de Federici ont pris le relais : Jean-Pierre Anastasio et Toussaint Acquaviva avant d'être interpellés dans le cadre de l'affaire des Calissons, con. On parle ici au passé car tout ce joli petit monde est en cabane, aux dernières nouvelles...

* Jean-Jacques De la Foata (RDC 8 août 2006)

Ajaccio, clan Polverelli

Grand amateur d'armes, Jean-Jacques de La Foata tombe à la sortie de son magasin de motos bien outillé avec un Smith & Wesson 357 Magnum approvisionné de six cartouches ! Chez lui, les enquêteurs trouveront un véritable arsenal; car de La Foata, voyou à l'ancienne, était un tueur à gages redoutable. Ce braqueur au casier lourd tombe dans la guerre en Corse du sud entre anciens (mené par Roger Polverelli et consorts), et nouveaux venus, réunis autour de la bande du Petit bar (lettre P) qui a pris la suite de la bande du Valinco dans cette vendetta sanglante...

+ Son frère Joël sera lui aussi abattu mais dans une histoire de droit commun...

++ Un autre autre membre de la fratrie, Philippe de la Foata, 45 ans, avait échappé à une tentative d'assassinat à Ajaccio le 14 octobre 2009. Il avait été légèrement blessé au bras par un tireur alors qu'il quittait, en voiture, en début de soirée l'hôpital Notre-Dame de la Miséricorde, sur les hauteurs de la ville.

* Gaston Defferre, mort en mai 1986

Maire de Marseille

Le parrain de Marseille a tenu les rênes de sa ville d'une main.... Defferre pendant 34 ans jusqu'à sa mort brutale en tombant chez lui (tout seul) : protestant cévenol, avocat, résistant, maire de Marseille donc, patron de presse ("Le Provençal"), éléphant du PS, client régulier des restaurants des Guérini, mari d'Edmonde-Charles-Roux, ami de Nick Venturi, ministre sous la IVe et la Ve République en terminant sa carrière en beauté en étant ministre de... l'Intérieur ! Comment disent les jeunes aujourd'hui ? LOL, MDR, OMG !

* Richard Deruda

Bande de Saint-Gabriel, Marseille

Cet ex-ami d'enfance de José Anigo, ancien directeur sportif controversé de l'OM a fait parler de lui dans le milieu du... foot pour pousser son fils Thomas vers le monde professionnel. Avec de gros coups de pression téléphonique enregistrés par la maison poulaga et répandu dans la presse. Le Marseillais est un nom qui chante, proche des Barresi et de la bande de Saint-Gabriel, d'anciens braqueurs de haut rang qui ont migré vers les beaux quartiers. Dans son livre, "Les Nouveaux parrains de Marseille", Xavier Monnier raconte comment toutes ces personnalités du milieu contemporain marseillais (y compris les Campanella) se sont connus, tout jeune, à La Busserine dans le fameux quartier de Saint-Gabriel. Tous ses membres présumés, issus du milieu traditionnel corso-marseillais, inspirent encore le respect aux jeunes caïds des cités. Jusqu'à quand ?

* Marcel Diavoloni, dit Marcel le Bègue (RDC 18 décembre 1998)
Caïd, Nice

Tout est expliqué à la lettre G, Jean-Louis Goiran ! Le Bègue règnait sur Nice dans les années 80 avec Michel "Le Niçois" Soret et Bastien Bonventre. Ce dernier est fumé, le 31 octobre 1989 et ça devient chaud sur la Prom entre Niçois, Bastiais et Grenoblois ! Soret s'en sort indemne, mais pas ses lieutenants, Goiran et Diavoloni refroidis tous les deux en 1989 dans une guerre d'où le "Général" Jacques Sordi sort grandi... Les ennuis pour le Général ressurgiront avec le RDC de Philippe di Cristo le 29 janvier 2002...

* Jean-Paul Di Noïa
Clan Zampa, Marseille,

La famille Di Noïa de Marseille faisait partie du clan Zampa. Jean-Paul, un gros caïd, et Denis tombent avec le parrain au début des années 80 et même quelques années plus tard avec Jean Toci, le demi-frère qui avait repris les affaires, ou ce qu'il en reste, en main. Les poulets arrêtent Jeannot et toute la smala quelques années après l'assassinat de Paul Mondoloni : Raphaël Raposo, Alain Paparella, Serge Martin, Charley Lecouls, et les frères di Noïa. Ils préparaient l'élimination du Mat. L'équipe sera rayée de la carte avec méthode (lire lettre T, Toci).

* Robert Di Russo dit "Gros bras" (RDC 5 septembre 1972)
Clan du Belge, Marseille

Robert Di Russo était un proche lieutenant du Belge et son nom est resté à la postérité du crime comme étant le déclencheur de la guerre entre les Napolitains de Tany Zampa, né en 1933, et les hommes de Francis Vanverberghe, né en 1946 ! Di Russo, 29 ans, est flingué au Canet avec deux autres hommes du clan du Belge, Jean-Paul Bonello, 36 ans, et Daniel Lamberti, 27 ans pour une histoire de dope et de double jeu. Le clan Zampa a fait le coup, exécuté par le Toréador, Joseph Lomini, un branque, qui signe ce jour-là son arrêt de mort. Il est flingué plus tard au Tanagra (lire lettre T)...

+ La suite des RDC après le triple meurtre du Canet (en rouge le clan du Belge, en noir ceux de Zampa) : Félix Peraldi (clan Zampa), tué à Propriano en Corse; Francis Tourdre (blessé); Gualbert Rouvier, tué à la Belle-de-Mai; Emile Chessa (oncle de Lamberti) et André Katchadourian sont abattus lors d'une fusillade; Joseph Lomini et Albert Bistoni au Tanagra le 31 mars 1973..

++ L'équipe du Belge tombe après la fusillade du Tanagra : les flics ne restent pas les bras croisés en 1973 et cueillent les "belges" un à un. Michel Hadjilouloudes dit Mickey, les femmes de la bande (Jacqueline Amara, Noëlle Borel, Blanche Munoz) qui servent de nourrices pour les armes entre autres); Francis VV est cueilli chez une pute, Annick Machuron, avec son lieutenant Albert Franconi et le Rital Vincenzo Parisi. Puis c'est au tour de Nonce Aschiero, dit Nono et d'un autre tueur Ciro Lospoto d'être arrêtés. Et enfin, last but not least, les flics coffrent le premier lieutenant du Belge, Noël Filippi et Denis Allouche. L'équipe du Belge est décapitée, Zampa a les mains libres sur le Sud...

* Dominique Domarchi (RDC 21 mars 2011)

Corse du Nord, Clan Giacobbi

Dominique Domarchi, pilier de l'exécutif régional corse, était un homme de l'ombre de Paul Giacobbi, l'un des ses spin doctors avec le très influent (et ultra discret) Mimi Viola. Dumé Domarchi, maire de Sant'Andria-di-Cotone, le village de Francis Mariani, est abattu alors qu'il rentrait chez lui après le premier tour de l'élection cantonale. Un vrai guet-apens pour un cadavre exquis en pleine affaire sur les marchés publics de Haute-Corse. (Photo ci-dessous de Gérard Baldocchi, de "Corse-Matin" lors des obsèques de Dumé Domarchi).

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E comme Esposito

* Francis Esposito (RDC 30 septembre 1988)
Malfaiteur de haut rang, Marseille

Esposito est un patronyme qui chante depuis la percée du Canal de Suez dans cette belle et rebelle ville de Marseille : difficile de savoir si tous les Esposito qui ont marqué et marquent encore l'histoire du GB à Marseille sont issus de la même famille, car ce nom est assez courant sur le Vieux-Port. Bruno Esposito, associé à Pierre Contrucci -un mec du milieu bordelais abattu à La Ciotat au mitan des années 90- dans plusieurs affaires, a fait parler de lui à la fin des années 70 début 80, notamment dans l'élimination de Luperini (lettre L).

Francis Esposito, lui, à la tête d'une équipe de braqueurs, à la même époque, fera parler de lui dans le RDC de Gilbert le Libanais (H, comme Hoareau) dont on fit un suspect, à tort. Né en 1943 de parents corses, ce malfaiteur qui n'appartenait à aucun clan s'est fait flinguer le 30 septembre 1988 alors qu'il rentrait chez lui, vers 3 heures du mat. Le braqueur marseillais, isolé, se savait menacé, sa mort n'est pas une surprise dans le milieu ni celle de son beau-frère Antoine Nitti quelques mois plus tard. Deux RDC jamais résolus par la police, qui a également évoqué une piste corse, Esposito ayant eu des intérêts dans une boîte en Balagne et qu'il avait un peu trop "revendiqué" (sources "Le Sang des caïds", par Frédéric Ploquin, Fayard 2009)

Le nom d'Esposito réapparaît sur la scène marseillaise contemporaine : Alain Esposito, braqueur du Panier, la cinquantaine, s'est retrouvé embringué aux côtés des frères Moretti de Sartène affiliés au caïd des quartiers Nord Sabri Chorfia, en guerre contre l'équipe Anziani; son cousin Jean-Louis Esposito, ancien faux monnayeur, était lui aussi proche de Chorfia, ce qui fait dire aux enquêteurs qui les ont pincés que les fils ont pu se tisser entre GB des quartiers et des voyous tradis, du Panier notamment. Chorfia et son équipe sont sous les verrous pour une nouvelle histoire de trafic de drogues, ainsi que le résume "Le Monde"...

Eric Esposito est quant à lui un gros poisson qui fraye depuis de longues années dans le clan des frères Campanella...

Enfin, last but not least, Patrick Esposito, une figure du Panier, qui venait de sortir de prison et a été victime d'un RDC le lundi 5 septembre 2016, vers 23 h (photo ci-dessus de Fred Speich du journal "La Provence") : trois individus à bord d'un véhicule se présentent devant un bar près de la place de Lenche (2e arrondissement). Deux descendent et l'un d'eux ouvre le feu à 4 reprises", a indiqué le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux. Parmi les deux victimes se trouvent Patrick Esposito, un homme de 41 ans "connu" de la police, a expliqué le magistrat, précisant qu'il s'agit vraisemblablement d'"une affaire de représailles dans le banditisme marseillais". L'autre victime, âgée de 59 ans, patron du bar, n'est pas connue des services de police. Les deux hommes, abattus au 9 mm, à moins de 200 mètres du commissariat central, sont les 25 et 26e victimes d'homicide par balles dans les Bouches-du-Rhône en 2016, selon un décompte de l'AFP, et les 23 et 24e morts dans le cadre de règlements de comptes liés au banditisme ou au trafic de drogue (AFP)

+ PRESSE 2016 une année à la hausse pour les RDC à Marseille, l'analyse de "La Provence" ici, ici, ici

* Christian Estrosi
Maire officieux (même s'il ne l'est plus) de Nice, héritier du Médecinisme

Sans commentaire !

+ BIBLIOGRAPHIE Pour en savoir plus sur les moeurs du Comté Niçois, et des liens étroits qui unissent les réseaux politico-économico-mafieux-maçonnique (car ici plus de 150 ans après le rattachement à la France, on se sent d'abord Niçois avant d'être Français), il faut lire les bouquins de l'ex-procureur Eric de Montgolfier et le livre enquête fouillé, notamment sur les liens des mafias italiennes sur la Côte d'Azur, sans parler des Russes, réalisé par la journaliste indépendante Hélène Constanty, "Razzia sur la riviera", Fayard 2015.

estrosi christian, nice

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#Posté le mercredi 19 octobre 2016 03:52

Modifié le vendredi 18 novembre 2016 05:15

Le bar des Marronniers, à Marseille lors de la reconstitution du procès d'ATF. (photo AFP)

* Ange-Toussaint Federici, dit ATF ou Santu (en prison)
Chef des Bergers braqueurs, Corse du Nord

ATF, le chef du gang des Bergers braqueurs de Venzolasca, a mis fin avec ses amicus de

Corse et de Marseille aux ambitions du Rôtisseur en 2006. Fin de carrière pour Farid Berrhama et début des emmerdes pour Ange-Toussaint qui a été touché dans la fusillade où il a arrosé le bar des Marronniers avec une dizaine de complices. Bilan, trois morts chez les "Arabes" et une blessure d'ATF qui laissera des traces. Au bout de sa cavale, le chef des Bergers braqueurs est arrêté en janvier 2007 et enfermé pour longtemps. Malgré Me Dupont-Moretti, et d'autres cadors du barreau, ATF a pris cher à Draguignan en appel, 30 ans de zonzon pour ce triple assassinat. ATF est un dur, le chef de clan, d'une famille, les Federici qui compte dans le milieu corse, des amis d'enfance d'un autre dur, Jean-Luc Germani. L'égal de la Brise de mer, après en avoir été un bras armé. Sauf qu'aujourd'hui, en 2017, les forces vives du clan sont soit à l'ombre (ATF et ses frères, Frédéric, Jean-François, Toussaint Acquaviva et ceux de l'affaire Calissons d'Aix-en-Provence sans parler de l'affaire du Cercle Concorde puis Cadet), soit six pieds sous terre à l'instar de Jacques Buttafoghi, ex-lieutenant d'ATF refroidi en 2009 à Calenzana.

+ Le frère aîné de Santu, Balthazar est maire du village de la famille, Venzolasca. Son portrait dans "Corse Matin", ici ici ici

++ Le fils de Santu, Augustin dit "Tintin" s'est tué dans un accident de la route en mai 2010. Comme le père, prénommé lui aussi Augustin, voilà trente-sept ans, sur la même route.

* Jean-Louis Fargette, dit Le Grand ou Savonnette (RDC 17 mars 1993)

Parrain du Var, Toulon

Jean-Louis Fargette a été exécuté en Italie, près de Vintimille, par un tueur avec lequel il s'est battu puisque l'on retrouvera une mèche de cheveux blancs dans la main du parrain du Var. Il est trucidé de quatre balles de 357 Magnum dont une dans la nuque en guise de coup de grâce. Le tueur vient de France, de Toulon où Fargette régnait en maître dans les années 80, c'est en tout cas la thèse du clan Fargette qui fera la peau du flingueur (ou commanditaire) présumé : Jacky Champourlier, ex-lieutenant de Savonnette ! Le 16 avril 1996, Jacky est retrouvé cramé dans sa bagnole après avoir été pris en belle. Le lieutenant du boss, qui gérait ses affaires, craignait un retour du patron sur Toulon où le Grand a été le premier truand à mélanger affaires mafieuses, mondes économiques et politiques. Un système mis en place avec la complicité du maire toulonnais UDF Maurice Arreckx, par ce bandit malin et dur au mal, né en 1948 à La Valette dans une famille nombreuse. "Il est le père que j'aurais aimé avoir", dit Fargette à propos du vieux politique trempé dans la magouille jusqu'à l'os. Formé aux Trois-Canards, l'université du crime des 60's, Fargette a régné (avec l'aide du clan Reynier) sur Toulon et ses environs dans les années 70-80. Le Grand était craint et respecté, même par le milieu marseillais. En cavale après une arrestation musclée, en 1982, Fargette va gérer son business depuis l'Italie toute proche, de Vallecrosia où il prend toujours son tarif sur les juteux marchés publics. Son retour imminent après la prescription de sa peine a précipité son élimination par ses anciens associés et... amis. Tout son clan (lire à la lettre G Paul Grimaldi, son frère Robert Fargette) y passera par la suite. Ce qui profitera aux nouveaux caïds de Toulon, les frères Perletto, Petit Vélo et Lucky Luke, associés au clan du Belge, pour un temps seulement. Car à son tour toute l'équipe Perletto (lire à la lettre P) sera supprimée... Un éternel recommencement.

* Robert Feliciaggi dit Bob (RDC 10 mars 2006)

Homme d'affaires corse, proche de Pasqua, Corse du Sud

Le RDC du maire de Pila-Canale, le 10 mars 2006, vers 23h10, sur le parking de l'aéroport d'Ajaccio, n'a jamais été élucidé par la justice. Le début des ennuis et des RDC à tout va dans le milieu insulaire. Car Robert Feliciaggi n'était pas n'importe qui ! Ce notable, né en Afrique du sud, homme d'affaires qui a fait fortune dans les casinos et le PMU du côté du Congo et du Gabon, était élu sur l'île, proche de Charles Pasqua et du clan Tomi. Sauf qu'une embrouille autour du casino d'Annemasse avait refroidi cette vieille amitié (lire à la lettre P, Pasqua). Mais de là à la fumer ? Autre piste, celle du GB, et la guerre nord-sud, car Bob, plutôt proche de Jean-Jé Colonna, au point de mettre quelques bingos dans le casino d'Ajaccio et de prendre des parts dans le club de foot du GFCA, aurait pu se heurter aux volontés d'expansion d'une partie de la Brise de mer (le clan Casanova, qui s'est rapproché de Tomi) ou d'une bande rivale (celle du Petit bar pour ne pas la nommer) d'Ajaccio. Un autre notable, Paul Renucci, proche de Bob et Jean-Jé était abattu peu de temps avant Feliciaggi, en août 2005 dans son resto du bord de mer où se pressait tous les milieux (politiques, grands flics et bandits corses). Son vieil ami Pasqua, lui, a parlé à l'époque d'une piste... nationaliste ! Pour mieux égarer les services de police ?

* Homère Filippi (RDC, date non déterminée)

Clan Zampa, Marseille

On a évoqué son nom à propos de l'assassinat du juge Michel, le présentant comme un autre commanditaire avec François Girard (lettre G), avec lequel ce bras droit de Tany Zampa était alors en affaire. Homère Filippi était un vieux renard de la French connection, il avait grandi au Panier, lui aussi, avant de devenir proxo; son grand-père était le propriétaire du bar de la place de Lenche. On suppose qu'il a été éliminé au début des années 80, on n'a jamais retrouvé son corps...

* Jean-Pierre Flori

Brise de mer, Bastia

Un historique de la Brise de mer, né en 1949, il a tenu dans les années 80 la fameuse boîte Le Challenger, propriété de la BDM et du clan Rutily en particulier. on le retrouve impliqué ensuite dans des transferts douteux liés à l'OM, autour du sulfureux Gilbert Sau, dans lesquels les Corses ont des intérêts (+). Flori aime le foot et surtout le Sporting de Bastia puisqu'on retrouve sa trace lors du procès des dirigeants corses dont le président Pierre-Marie Geronimi. La passion du ballon rond ne s'éteint jamais.

+ LIRE. Pour tout savoir sur les coulisses entre foot et voyous, notamment en Corse, et bien sûr à l'OM, il faut lire le livre "Les Parrains du foot" (sept. 2018, Robert Laffont), des journalistes Kemmet, Grégoire et Sellami, fins connaisseurs des moeurs du milieu et du ballon rond.

* Marcel Francisci dit L'Empereur des jeux (RDC 15 janvier 1982)

Parrain des jeux, Corse de Paris

Le Gaulliste et héros de la Seconde guerre mondiale Marcel Francisci était un chef de clan corse qui tenait de nombreux cercles de jeux à Paris et à l'étranger (surtout au Liban) dans les années 60, période au cours de laquelle il affronte un autre clan corse, du Grand cercle, celui de Jean-Baptiste Andreani, soutenu par les Guérini de Marseille. C'est la guerre des jeux ! Proche de Robert Blémant, de la bande des Trois Canards et du clan des Nabos (les Napolitains de Marseille, Zampa et Regazzi et tutti quanti), Francisci s'oppose au clan Guérini après que ce dernier ait fait abattre Blémant. La réplique est féroce, Antoine Guérini, qui s'était frotté à Francisci dans son bureau, est fumé chez lui à Marseille en 1967. Marcel Francisci, "M. Heroin", est aussi le vrai parrain de la French corsica connection en tout cas de la filière de ses amis et lieutenants Croce et Mari. Il ne sera jamais inquiété pour son implication au dessus de la mêlée dans le trafic de drogue. Sachant qu'il était soutenu par des personnages encore plus importants que lui ! Par la suite, Francisci, qui fait partie des surpuissants réseaux corses et gaullistes de l'époque, se lance dans une carrière politique, en Corse, dans sa vallée du Sud, de Tavaro, la vallée des jeux, le conseiller général se notabilise mais n'échappe pas aux tentatives de RDC. Les Zemmour, avec qui il fait affaire, lui en veulent. Le parrain corse est abattu à la troisième tentative dans son parking par l'un des frères Zemmour au pied de sa Jaguar. Son enterrement sera grandiose, digne des plus grands parrains de Cosa Nostra... Son clan poursuivra son oeuvre, jusqu'à la fermeture récente de l'Aviation club de France, dirigé par... Marcel Francisci, le neveu de feu Marcel, et fils de son frère Roland, ex-président du Conseil général de Corse du Sud sous l'étiquette UMP jusqu'à son décès. Un surpuissant clan corse qui a de la suite dans les idées...

++ Un article de "L'Express" sur le clan Francisci, dont Marcel, le fils de Roland, frère de Marcel est l'héritier...

* Albert Franconi, dit Bébert, (RDC en 1976)

Clan du Belge, Marseille

Albert Franconi, dit Bébert était un ami d'enfance de Francis le Belge, dont il devient un lieutenant lorsque la bande la Belle de mai se fait un nom, d'abord dans le braquo puis le trafic de stups. On dit de lui qu'il était avec le Belge de la réplique du Tanagra (lettre T) après le RDC de trois proches de la bande de Francis, on perd sa trace lorsque son boss est mis en zonzon (en avril 1973). Franconi s'expatrie en Italie, où il pense se mettre à l'abri tout en poursuivant son activité de braqueur (au sein du clan des Marseillais), car la bande à Zampa flingue toute l'équipe du Belge (Chessa, les frères Katchadourian, Parizi...). A tort puisque Bébert Franconi est tué à Milan en 1976... par Nono Lucchesi, bras droit de Zampa, si l'on en croit Jean-Pierre Hernandez dans son livre de mémoire.

* Jean-Dominique Fratoni dit Dominique (mort en 1994)

Casinotier, proche du clan Médecin, Nice

La photo ci-dessus résume tout d'une époque, celle du Nice des 70's, période durant laquelle son maire Jacquou Médecin rêve de faire de sa ville Le Las Vegas de l'Europe, il mise gros sur les casinos : Jean-Do Fratoni (au centre, sans lunettes), entouré de ses gardes du corps avec une allure digne des plus grands mafieux siciliens. Jean-Do, né en Corse (à Cuttoli) en 1923, mais elevé à Nice, est alors le patron des jeux du casino Ruhl, situé non loin de son rival le Palais de la Méditerranée sur la Promenade des Anglais. Dans les années 70, la rivalité est intense entre les deux, le Ruhl est protégé/dirigé en sous-main par le milieu marseillais et niçois, et surtout la mafia italienne y a plus que quelques billes. Le contrôleur du Ruhl Jean-Pierre Roche est un proche du parrain Gaétan Zampa, et de l'acteur star Alain Delon qui détient des parts dans le casino. En face, on parle de l'équipe de François Marcantoni qui prend ombrage de la main mise de Bimbo sur "sa" poule aux oeufs d'or Alain Delon. Bref, ça va tomber dru sur la Prom, mais pas pour cette rivalité, quoi que : Bimbo Roche est dessoudé le premier, plutôt dans le cadre de la guerre entre gangs marseillais. Jean-Do lui serre les dents en même temps que les fesses, sous l'aile protectrice de son ami d'enfance Jacquou, mais les ennuis (dont l'affaire Agnès Le Roux est un prémisse) ne tardent pas, il est poursuivi pour fraudes fiscales en 1980, et prennent de l'ampleur avec l'arrivée de Mitterrand au pouvoir en 1981. Et surtout de Gaston Deferre à l'Intérieur. Le maire de Marseille veut faire le ménage sur le pré carré niçois et y parviendra. Tout comme son successeur Pierre Joxe ! Médecin et Fratoni sont poursuivis par la justice et doivent s'expatrier loin de la Prom, les deux finissent mal et meurent à quelques mois d'intervalle, Jean-Do Fratoni, qui a quitté la France au début des années 80 (le Ruhl ferme en 1982) s'éteint d'une longue maladie en août 1994, en Suisse. Les deux amis et associés niçois auront perdu la guerre...

+ Dans "Riviera nostra" (éd. Nouveau monde, juin 2017), Jean-Michel Verne écrit : "Le trouble patron du Ruhl le Corse Jean-Do Fratoni est lié à Cosa Nostra, dont il blanchit les capitaux." Au moins, c'est clair ! Il explique aussi dans ce livre à propos de l'affaire Agnès Le Roux que Jean-Maurice Agnelet, avocat niçois et amant d'Agnès, a "longtemps joué les intermédiaires pour que Fratoni reprenne le casino." Cette affaire aura précipité sa chute en même qu'elle aura révélé ses liens avec la mafia sicilienne...

++ Le 23 octobre 1998, Noël Fratoni, 50 ans, est tué à Nice. Le fils de Jean-Do, qui s'était retiré des casinos depuis dix ans, est flingué par des pros de sept balles dans son parking. Pourquoi ? Par qui ? Bonnes questions. Même si le partage de la vente du Ruhl (120 millions de FF) n'aurait pas satisfait tout le monde...

+++ People : la fille de Jean-Dominique Fratoni Marianne a épousé en secondes noces Jean-Claude Kella (lettre K), ancien de la French connection et ami proche du Belge et de son beauf Tony Cossu.

++ BIBLIOGRAPHIE Pour tout savoir de cette époque niçoise, de Fratoni et Médecin, de leurs liens avec la mafia italienne, de l'affaire Agnès Le Roux, il faut lire les livres du journaliste niçois Roger-Louis Bianchini, ancien de "Nice-Matin", "Mafia, argent et politique" (Seuil, 1995) et "13 Mystères de la Côte" (Fayard, 2005)

* French connection

Trafic d'héroïne, Marseille

Plutôt que de French connection, il vaut mieux parler de French Corsica Connection tant les Corses (ainsi que les Italiens) de Marseille soutenus par la mafia US étaient aux manettes de ce trafic de drogue entre le Vieux-Port et les Etats-Unis qui s'est tenue dans les années 50, 60 et 70. Les plus grosses familles et clans corses de l'époque sont immergés dans le trafic : les Guérini, Renucci, Venturi, Mondoloni, Colonna, etc. Il a fallu le coup de gueule (tardif) des Ricains pour que la France gaullienne prenne le sujet à bras le corps et envoie au début des années 70 le commissaire Morin et son équipe (une dizaine de flics, venus de Paris) pour endiguer, un temps, en 1973, l'une des plus grosses filières du trafic menées par les Corses Jean-Baptiste Croce et Joseph Mari dit le Frisé... L'argent de la French a bénéficié durant 20 ans à tous les étages de la pègre, jusqu'au plus haut sommet de l'Etat d'où le peu d'empressement qu'ont mis les pouvoirs publics de l'époque à endiguer ce trafic... lucratif !

+ L'équipe de choc du commissaire Marcel Morin : Missud, Thibaud, Lieutier, Bohbotte, Leborne, Fernandez, Le Guevel, Lafond, Taillandier, Jouquand, Decker.. et Antoine Barbazza le Marseillais..

++ Bibliographie : à lire "Marseille connection", de François Missen, ancien grand reporter du "Provençal" RTL et "VSD" (L'Archipel, DL Mars 2013).

+++ Quelques grands noms de la French des 60's : Charles Vinceleoni, "Petit Paul" Stefani, Mathieu Franceschi, Toussaint Carbuccia, les frères Aranci (Georges, Joseph, Marius), Achille Cecchini, Jo Cesari, Ange Bistoni, Jean Nebbia, Laurent Fiocconi, Jean-Claude Kella...

++++ Les principales condamnations de la filière Croce : Croce (18 ans de prison), Mari (mort en août 1973), Joseph Marro (18 ans), Edmond Taillet (16 ans), Ange Mosca (15 ans), Mimi Regazzi (15 ans), Jean-Marie Lucchesi (14 ans), JP Hernandez (5 ans), etc. En tout, 26 personnes seront condamnées.

Commenter N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.198.15.20) si quelqu'un porte plainte.

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* Antoine Guérini (RDC 23 juin 1967)
Parrain corse de Marseille

Guérini est le nom qui parle le plus lorsque l'on évoque le milieu corso-marseillais : il y a d'abord eu les frères Guérini, après-guerre, Antoine et Mémé, puis plus récemment les frères Guérini, le politique Jean-Noël Guérini et Alexandre, Monsieur Frère, tous deux condamnés par la justice et aujourd'hui retirés des... affaires. Quoi que... Les deux familles sont du même village corse, Calenzana, mais n'ont pas de lien de parenté.

Antoine Guérini fut le parrain incontestable de Marseille, de l'après-guerre à 1967, l'année de son assassinat, entraînant dans sa chute mortelle tout son clan, alors ultra-puissant et bénéficiant de soutien au plus haut niveau politique de la ville (notamment de Gaston Deferre, ami de Mémé). Le clan fut également dans les années 50 très proche du parrain Lucky Luciano avec lequel il entretint les meilleures relations, surtout dans le trafic de cigarettes de contrebande.

Barthélémy dit Mémé fut un authentique résistant, à contrario de son frère Antoine qui savait satisfaire les Allemands dans ses maisons de repos du... guerrier. Les Guérini avaient su jouer sur les deux fronts pendant la guerre ! Antoine s'en sortit grâce à Robert Blémant, commissaire chargé de l'épuration des collaborateurs, flic et agent secret qui deviendra proxénète et allié du clan jusqu'à son élimination décidée par... Antoine Guérini lui-même!

Blémant (dont on reparlera à la lettre B) prit trop de graines dans le monde de la nuit et du proxénétisme, selon Antoine, qui vit d'un mauvais oeil l'ancien flic rejoindre le camp d'en face dans la guerre des cercles de jeux parisiens entre Francisci et Andréani. Blémant est victime d'un RDC le 15 mai 1965, tué par René-Antoine Mondoloni, le fils naturel de Mémé (lequel sera tué de six coups de couteau dans une chambre d'hôpital en décembre 1968).

Le 23 juin 1967, le parrain Antoine Guérini, personnage imbuvable et illettré, est fumé dans une station service de Marseille, sous les yeux de son fils Félix. Un contrat signé Tany Zampa, la figure montante de la Canebière, allié de Blémant, et en taule au moment du RDC. Sur la moto, selon la légende (qui n'en est plus une) figurait Jacky Le Mat et sans doute Marius Bertella (à moins-ce que ce soit Gaby Regazzi), membres de la bande des Trois-Canards, autrement plus puissante que le clan Guérini et qui aura une vraie longévité,

La même année, Mémé, François Guérini et Pascal Guérini sont arrêtés pour le meurtre d'un cambrioleur qui s'était attaqué à la villa d'Antoine pendant son enterrement. François meurt en prison peu de temps après et Mémé est condamné à vingt ans de prison, bien qu'il n'ait cessé de clamer son innocence, et Pascal à quinze ans. Mémé meurt d'un cancer du rectum en 1982, dans une clinique de Montpellier. THE END.

++A lire, "La Saga Guérini", de Marie-Christine Guérini, Flammarion, 2003. Biographie du clan par la fille de Mémé.

* Rolland Gaben, dit (RDC 20 juillet 2011)
Parrain du Panier, Marseille

Rolland Gaben, 46 ans, a été tué par des professionnels alors qu'il circulait à scooter pour rejoindre son domicile en cette fin juillet 2011. Les tueurs à gage ne lui ont laissé aucune chance : un RDC dans les règles de l'art du GB car Rolland Gaben appartenait à la pointe haute de ce milieu, naviguant entre Panier, d'où il était originaire, et quartiers Nord où il avait pris de l'envergure. Ancien membre de l'équipe du Belge puis de Jacky Le Mat, Gaben était réputé proche du clan Cassone. Le truand a pas mal bourlingué dans sa carrière et avait de nombreuses affaires (bars, restaurants, boîtes) et dirigeait en sous-main le groupe des supporteurs de l'OM des MTP, dont son épouse était la présidente.

En quelques mois, en 2011, trois gros du GB (qui avaient tous des intérêts dans les quartiers Nord, où ça a charclé sec à cette époque) sont tombés, Saïd Tir, Joël le Libanais et donc Gaben. Lien de cause à effet ? Oui, répondent les enquêteurs. D'un côté le clan Tir de l'autre celui de Gaben et de Souhel Hanna-Elias. Avec haut dessus du... panier, les Corso-Marseillais ? Des répliques en tout cas se produiront, comme avec le RDC de Farid Tir, 11 avril 2012, qui avait trahi le clan familial, dit-on, pour rejoindre le duo d'ex-poids lourd du GB. Concernant Tir, d'autres pistes sont suivies par les enquêteurs marseillais (lire à Guerre des Blacks/Gitans).

Le jour du meurtre de Gaben, on dit également que son bras droit Bernard Fischetti se trouvait avec lui. "Petit Ber", 50 piges, décrit comme un lieutenant de Jean-Pierre Anastasio (clan des Bergers braqueurs) a été flingué le 19 mai 2015 dans les suites de ces RDC qui n'en finissent pas entre bandes rivales du GB. Un autre de ses proches, Thierry Street a lui aussi été éliminé en 2014, chez lui, ce qui est plutôt rare ! Dernier en date, celui du 5 septembre 2016, au Panier, où deux hommes ont été tués dont Patrick Esposito, (41 ans, qui venait de sortir de zonzon), patronyme qui chante dans le milieu : ici, on parle d'une réplique (cinq ans après) à la mort de Gaben dans "son" quartier, à 200 m de l'Evêché ! La vengeance est un plat qui se mange froid, toujours...

* Jean-Claude Gaudin

Maire de Marseille

Sans commentaire !

* Jean-Luc Germani (sous les verrous)
Brise de mer, branche Casanova, Corse du Nord

Sa cavale a été l'une des plus médiatisées de ces dernières années. Le Corse Jean-Luc Germani (photo ci-dessus) fut l'homme le plus recherché de France, à l'instar de son beau-frère, Richard Casanova, mort au champ de bataille de la guerre d'ego (en avril 2008) qui brisa... la Brise de mer. Jusqu'à son arrestation le 27 novembre 2014 à la Défense à Paris, Germani réglait le compte des assassins (à commencer par Francis Mariani, et amis ou associés comme Jean-Claude Colonna, en 2008) de son beauf, avec ses lieutenants Stéphane Luciani (lire à la lettre L) et Frédéric Federici. En les arrêtant, à la suite de l'affaire Wagram, pour laquelle les flics avaient des billes, la PJ a mis un coup fatal à cette vendetta qui a défrayé la chronique corso-marseillaise de 2006 à nos jours ! Le mafieux corse a été condamné à six ans de prison en février 2016.

++ Verdict du procès Germani : le fidèle bras droit de Germani, Stéphane Luciani, a été condamné à cinq ans de prison. Frédéric Federici a été condamné à quatre ans de prison dont deux ans avec sursis et Antoine Quilichini a écopé de quatre ans de prison dont dix-huit mois avec sursis. Trois d'entre eux avaient initialement été mis en examen pour l'assassinat de Jean-Claude Colonna sur une route déserte de Corse-du-Sud le 16 juin 2008, avant de bénéficier d'un non-lieu et d'être tous renvoyés en correctionnelle pour association de malfaiteurs. Absent au moment du prononcé du jugement, Jean-Luc Codaccioni s'est vu infliger quatre ans de prison, et un mandat d'arrêt a été délivré contre cet éleveur de vaches et responsable de la sécurité du PMU au Gabon. (AFP)

+++ Un article de Jacques Follorou dans "Le Monde" sur les appuis dont a bénéficié Germani durant sa longue cavale...

* Urbain Giaume dit Monsieur Albert (mort en prison)
parrain du milieu niçois, Nice

M. Albert, dont on le disait proche du clan Médecin et fidèle des Guérini sur la Côte d'Azur où il tenait bars et boîtes près de la place Massena, a dominé le milieu niçois des 60's après avoir gagné la guerre contre les Corses, le clan Bianchini. M. Albert, de l'affaire des bijoux de la Bégum au trafic de la French connection, qui le perdra, a eu une belle carrière de grand voyou. En 1975, alors sur le déclin, Giaume est arrêté, il est accusé d'avoir expédié plus d'une tonne d'héroïne et prend cher (15 ans de prison, où il meurt d'un cancer). Sa carrière est brièvement décrite à la la lettre N, pour Nice !

* Paul Giacobbi

Homme politique, Corse

Sans commentaire. A lire ce papier dans "Le Monde" de Jacques Follorou, daté du 21 septembre 2016.

* Jean-Toussaint Giorgi (RDC 8 septembre 2009)

Clan des Bergers braqueurs, Corse

Jean-Toussaint Giorgi est tué devant sa petite entreprise de terrassement dans le sud de la Corse, près de Lévie, en septembre 2009. Giorgi, 49 ans, père de trois enfants, et personnalité reconnue dans l'Alta Rocca, était un proche de Jacques Buttafoghi, fidèle lieutenant d'Ange-Toussaint Federici, alors empêtré en pleine affaire du cercle Concorde, qui sera flingué deux mois après. Buttafoghi s'était autonomisé et avait vu trop gros pour lui. Aucun Federici ne sera présent aux obsèques de Buttafoghi, actant une cassure entre les deux équipes...

* Francis Girard dit le Blond (sous les verrous)

Caïd de la bande d'Endoume, Marseille

Le commanditaire de l'assassinat du juge Pierre Michel, le 21 octobre 1981, c'est lui Francis Girard. Et c'est son pote d'enfance d'Endoume (un quartier de Marseille) François Scapula, dit le Brun, qui l'a balancé plusieurs années après : Scapu la Balance est à l'air libre quelque part aux States tandis que le Blond a replongé en prison, car on ne se refait pas. Les deux hommes étaient unis comme les doigts d'une main dans le Marseille des 70's où ils se font vite remarquer par leur intelligence et leur sens des affaires dans le trafic de drogue post French corsica-connection. Serré par le juge Pierre Michel, qui avait rouvert le dossier de la French Connection, le Blond -sorti de taule en juillet 1981- l'a fait assassiner (trois balles) et est retombé suite aux aveux de Scapu la Balance qui chante après son arrestation en flag en Suisse le 12 novembre 1985 à Vevey.

LES AVEUX DE SCAPULA

Scapu balance tout sur l'un des plus gros trafic de drogue de tous les temps, entre l'Amérique et l'Europe, où tout le monde trempe, de Mondoloni au Belge en passant par Loulou Régnier, Fargette, Kella-Fiocconi, Zampa et bien sûr la mafia américaine, dont Guido Rendel et le fils de Lucky Luciano en personne. Mais le bavard ne s'arrête pas là : il balance les tueurs du juge Michel, Girard le commanditaire, François Checchi le tireur et Charles Altieri, le pilote de la Honda 900 Bol d'or, rien que ça ! Lors du procès à Aix, les trois hommes en 1988 sont condamnés à la perpétuité. Vingt ans de centrale n'ont pas calmé l'ex-cador du triangle d'or du crime (Catalans, Capelette, Panier), car après avoir été libéré en 2005 pour de graves problèmes de santé (le coeur, docteur), Le Blond, pourtant interdit de séjour dans le 13, a replongé dans la dope : en 2011, Girard, condamné sept fois par le passé depuis 1969, se retrouve au tribunal correctionnel de Marseille pour associations de malfaiteurs visant à importer de la coke, qui a remplacé l'héroïne des 60's-70's. Le Blond prend dix piges et sa suspension de perpet' est levée : le caïd, toujours rasé de frais, dort au carré VIP des Baumettes, dans une chambre, seul. (sources "Marseille connection", de François Missen, lire à French connection).

+ Bibliographie : page 71 de ses mémoires, souvenirs du commissaire N'Guyen Van Loc de ses matches de volley-ball plage des Catalans :

"Deux gars d'Endoume. Le blond, c'est François Girard. Son ombre, c'est Scapula.

Ils pouvaient avoir dans les 15 ans. Rien ne les distinguait encore des jeunes de leur âge. Pourtant ces deux-là ne deviendraient ni boulanger, ni manoeuvre. Un autre avenir les attendait. François Girard sera bientôt surnommé "Le Blond". Il possédait tous les atouts pour s'imposer : intelligence, détermination, allure de play-boy, absence de scrupules, dureté extrême, il ne tarderait guère à se hisser au hit-parade de la pègre.

Son meilleur ami, Scapula, deviendrait lui un excellent chimiste et, ensemble, ils plongeraient dans les affaires de drogue qui feraient leur fortune et leur infortune." in "Le Chinois", N'Guyen Van Loc, avec Jean-Max Tixier [presses de la Cité DL août 1989]

++ D'ami à ennemi : selon le commissaire Van Loc, "un contrat d'un million de dollars a été lancé pour tuer Scapula" suite à ses accusations contre son ancien alter ego d'Endoume. On ne sait pas ce qu'est devenu Scapula, lire à la Lettre S.

* Jean-Louis Goiran (RDC janvier 1999)
Clan Marcel Le Bègue, Nice

Lieutenant de Marcel Diavoloni, dit le Bègue, Jean-Louis Goiran tombera comme des dizaines d'autres dans la guerre que se livrent plusieurs équipes à Nice (lettre N) dans les années 90, la ville, privée de son Jacquou de maire, étant à la dérive. La plus grosse crise oppose le clan du Bègue à celui de Bastien Bonventre, le boss à Nice, patron de l'Iguane Café, dessoudé en octobre 1989. L'Italo-Grenoblois Michel Luisi, viré à coups de calibre de Grenoble, lui succède à l'Iguane café. Pas pour longtemps, le 28 mars 1993, Luisi est refroidi sur le port de Nice, un RDC jamais élucidé. Peu de temps après, Rémy Gibelli, à peine sorti de prison, qui avait juré venger Luisi, est tué tout comme Richard Ughetto, puis son ami Jean-Paul Casabianca.

++ La vendetta Luisi/Diavoloni se poursuit et les cadavres s'accumulent sur la Côte d'Azur qui vire au rouge sang : Michel Mariani (Luisi), Régis Colpaert (Luisi), Jacques Piat dit Kiki le rouge, ancien de la banlieue sud (Diavoloni), Jean-Louis Ellena (proche du Bègue), Patrick Fellah et Sauveur Caronia (Luisi)... Et ce qui devait arriver arriva, Le Bègue était refroidi le 18 décembre 1998 avant ses deux mentors Jean-Louis Goiran et Roger Generotti. L'équipe du Bègue n'était plus qu'un souvenir.

+ Sources : "Le Sang des caïds" de Frédéric Ploquin, Fayard.

* Grenoble, chef-lieu de l'Isère

Ancienne capitale du Dauphiné, 155 000 habitants dont la moitié d'Italiens

Grenoble, la ville la plus polluée de France, même si elle est au pied des Alpes, et capitale du

crime où s'affrontent les descendants de Corses et les Italo-Grenoblois depuis la nuit des temps. Premier mort important avec un nom finissant par un I qui veut dire Italien, le patron du milieu grenoblois Mathieu Mattéi en juin 1968. Les Corses, emmenés par Gavin Coppolani et Louis Andreucci, nés à Ajaccio avant de faire carrière à Lyon puis Grenoble, et les Italo-Grenoblois de Michel Castiglione vont se livrer une guerre sans merci durant dix ans, après le début des hostilités avec le RDC de l'Italo-Grenoblois Maurice Diaffara en septembre 1971. La guerre prend fin avec les morts de Coppolani (1983) et Castiglione (1981). Entre-temps, la bande de l'Abbaye s'est fait une place au soleil avant d'être réduite à néant. Durant cette guerre, où s'entremêlent aussi des gitans et des arabes, de nombreux chefs et soldats des bandes rivales trouveront refuge sur la Côte d'Azur. La famille Maldera, les frères Robert et Jean-Pierre en tête (des Italo-Grenoblois) prendra la main dans les années 80 jusqu'à récemment même si le chef de clan Robert a mystérieusement disparu en 2015... Le parrain de Grenoble s'était retiré des affaires et a donc été selon toute vraisemblance éliminé par une bande rivale. Tout comme son lieutenant Faycel Yessaad, un an plus tôt. Place aux jeunes !

++ La carrière de Robert "Il Pazzo" (le fou) Maldera résumé ici dans "Le Parisien"...

* Jean-Louis Grimaudo (RDC 5 avril 2018)

Bande la Capelette, Marseille

Présenté comme le chef de la bande la Capelette, Jean-Louis Grimaudo, issu d'une famille nombreuse, est une figure

marseillaise du néo-banditisme issue des cités et du... foot ! Sur la Canebière, les deux mondes sont souvent liés. Grimaudo, au physique imposant (photo ci-contre), est vite monté en grade dans le milieu, à coups de RDC notamment en 2013 (1) et il s'agit d'un chef de clan violent : « lorsqu'il fait l'objet d'une tentative d'assassinat (en 2013) il ne dépose pas plainte... Ce champion de box thaï (où il s'exile de septembre 2013 à février 2014 pour livrer des combats et se mettre à l'abri) a été arrêté à Disneyland Paris le 26 février 2014! Et il était jugé en octobre 2016 comme étant à la tête de la bande de la Capelette pour une histoire de box d'armes où l'on retrouve trace de deux grosses équipes traditionnelles (les Campanella et celle de Robert Acariès) dans cette saisie d'une cache d'armes impressionnante. Difficile de savoir si ces équipes que tout oppose étaient alliées (de circonstance) ou plutôt en guerre ! Toujours est-il que Grimaudo a échappé par miracle à une tentative de RDC le 27 avril 2013 à La Valentine, époque où ça canardait sec entre différentes équipes (lire aussi à Jean Marano), celle de Grimaudo et d'autres plus installées. Preuve en tout cas que le garçon n'avait pas froid aux yeux.

+ BIBLIOGRAPHIE Son portrait serré est dressé dans le détail par Xavier Monnier dans les "Nouveaux parrains de Marseille", sorti en octobre 2016. Il était très proche d'Adrien Anigo, le fils de José Anigo, ex-entraîneur de l'OM, qui a été éliminé le 5 septembre 2013.

++ Extrait, page 111: "Tout juste rentré de Thaïlande, Grimaudo organise l'anniversaire de l'un de ses trois enfants le 23 février 2014. Les enquêteurs n'en manquent pas une miette, assistant au ballet des joueurs de l'OM, dont l'avant-centre André-Pierre Gignac, venant claquer la bise au malfaiteur."

++ RDC : Jean-Louis Grimaudo, 30 ans, figure de la nouvelle génération du grand banditisme marseillais, a été victime d'un réglement de comptes. Jean-Louis Grimaudo, 30 ans, était sorti de prison au mois de décembre 2017, après avoir purgé près de quatre ans de détention. Ce père de trois enfants au physique impressionnant, surnommé « Le Gros » ou « Couleur » par ses proches, avait été condamné à une peine de 9 ans de prison, en octobre 2016, dans une affaire où avait été retrouvé un arsenal de guerre dans deux box.

* Paul Grimaldi, dit Paulo le barbu (RDC le 21 juin 2000)
Clan Fargette, Toulon

Paulo le Barbu : un, le Corso-Toulonnais Paul Grimaldi se faisait appeler par ses potos Paulo, et deux, il était barbu. Etait car Paulo s'est fait refroidir en juin 2000 dans l'impitoyable guerre qui sévit entre Toulon, l'Italie et la Corse, bien moins médiatique que les guerres de Marseille mais tout aussi meurtrière. En clair, et pour faire simple, le clan Fargette (lire à la lettre F), pourtant bien en place à Toulon, a été rayé de la carte en deux temps, trois mouvements par des équipes plus puissantes. Revenons à Grimaldi, lieutenant de Jean-Louis Fargette, qui a été tué peu de temps après le Boss et son frère Bert -en janvier 2000. Dans le Marivaux politico-mafieux du Var, entre Hyères et Toulon, où les Corso-Varois sont présents aussi bien dans le camp politique que mafieux, Grimaldi joue les gros bras : son clan roule pour celui de Joseph Sercia face à Yann Piat aux législatives de 1993. En VO, Grimaldi tance Dominique Vescovali (RPR), allié de Piat lors d'un meeting très chaud à Hyères la veille de la mort par RDC de Jean-Louis Fargette ! On connaît la suite : Piat sera élue députée, puis assassinée un an après, à l'âge de 44 ans.

Paul Grimaldi lui sera également assassiné le 21 juin 2000 chez lui, devant sa porte, à Olmi Capella en Corse. Une commande des frères Perletto depuis Toulon qui, depuis leurs cellules, veulent éliminer les reste du clan Fargette. S'ajoute à cette vendetta, le marché des machines à sous en Balagne : les Perletto (lire lettre P) sont associés au nationaliste Jean-Michel Rossi (lettre R) d'Armata Corsa, et sont en guerre avec le Niçois Christian Chesneau (ami d'enfance de Paul Grimaldi, et de Dominique Giuntini) adossé au Nationaliste Charles Pieri (A Cunclota), lequel bénéficie du soutien de la Brise de mer de Bastia. Bref, ça va charcler dans les deux camps, Grimaldi est tué par deux hommes d'Armata Corsa (Jacques Navarre et Noël Andréani). Rossi est tué en réplique le 7 août 2000. Et d'autres cadavres viendront jalonner cette guerre en cette meurtrière année 2000, dont des membres du clan de feu Francis le Belge, présumé proche des Perletto... La Brise a frappé fort.

* Benoît Grisoni (RDC 25 février 2010)

Braqueur de la Brise de Mer puis clan Jean-Jé, Corse

Benoît Grisoni, 58 ans, tombe chez lui en Balagne en pleine guerre (lire ci-dessous) de la Brise de mer, sous les yeux de sa femme et sa jeune fille. Proche de Richard Casanova et de Dominique Rutily, et affilié à la BdM durant les années 80, Grisoni, dont on dit qu'il s'était rapproché du clan Jean-Jé Colonna en Corse du Sud, est sans doute tué en réplique aux RDC des Mariani, Santucci et Guazzelli. Gérant de supérettes en Balagne, on le disait pourtant retiré des affaire. Son frère Augustin dit Tintin tient La Villa Corse, à Paris, un temps convoité par le clan Guazzelli, où le tout Paris se presse pour se mettre... à table.

* François dit Francis Guazzelli, dit (RDC le 16 novembre 2009)

Baron de la Brise de Mer, Bastia

Frère d'Angelo et de Paul, Francis Guazelli -figure et cofondateur de la BdM- a été abattu à

l'âge de 59 ans le 16 novembre 2009 dans le cadre de la guerre au sein de la Brise de mer (BdM), gang qui a régné pendant 30 ans sur le grand banditisme corse. Guazelli était un chaud bouillant, qui s'était emporté contre la veuve Casanova, Sandra, venue récupérer ses parts des cercles Wagram et Eldo. La famille Guazzelli était dominante au sein de la BdM, et sur la fin, lorsqu'il a fallu prendre des décisions cruciales pour sa survie, le chef, Francis n'a pas empêché son allié Francis Mariani de refroidir son ennemi juré au sein de la Brise, Richard Casanova. Selon le repenti Claude Chossat, bras droit de Mariani, Francis Guazzelli, qui était gravement malade avant son élimination, et Pierre-Marie Santucci ont accepté implicitement ce RDC. Mal leur en prit puisque les héritiers de Casanova les ont liquidés en 2009, dans l'ordre, Mariani (janvier), Santucci (février) et Guazzelli au volant de son 4x4, qui tombe dans un ravin -photo ci-dessus), alors que celui-ci se rendait à la chasse du côté d'Orezza. Ces deux derniers, la cinquantaine venue, étaient devenus des notables du crime et géraient leurs affaires loin des RDC. Dans le clan Guazzelli, reste Angelo et Paul, le plus discret, deux hommes qui n'étaient pas au jus pour le RDC de Richard le menteur. C'est pourquoi ils sont toujours de ce monde.

++ Livre : Pour tout savoir de la carrière de Francis Guazzelli il faut bien sûr lire "Les Parrains corses" et "La Guerre des parrains corses", Fayard.

+++ Lire à V comme vendetta pour avoir la liste des RDC liée à cette guerre interne de la BdM.

++++ DU FOOT PRO A LA CASE PRISON Au rayon « fils de » je demande Richard et Christophe Guazzelli, qui ont été condamnés le 7 septembre 2012 pour trafic de drogue par le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence. La suite de cet épisode racontée sur le blog de Jean-Philippe Savry... Les frères Guazzeli ont été condamnés à 3 ans de prison ferme. Richard et Christophe sont les fils de Francis Guazzelli tué en novembre 2009. Christophe est un ancien footballeur passé par le centre de formation de Monaco notamment, né en 1991, il est aussi passé par la réserve de Châteauroux et de Nantes pendant deux saisons jusqu'en 2011. Avec laquelle sa fin de contrat s'est plutôt mal passée... En avril 2015, Christophe Guazzelli a à nouveau fait parler de lui, dans le cadre d'un projet criminel. La preuve que les enfants des boss de la BdM assassinés bougent encore, on l'a déjà dit ici...

--- JEAN-ANGELO GUAZZELLI EN FUITE (AFP). Deux hommes, dont un est en fuite, ont été condamnés mardi 25 septembre 2018 par le tribunal correctionnel de Bastia à respectivement six ans et dix ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les faits remontent à mars 2014, lorsqu'une cache d'armes avait été découverte dans un box à Bastia. A l'intérieur, un scooter volé, un bidon d'essence et deux fusils à pompe. Trois hommes avaient été mis en examen: Christophe Andreani, également mis en examen dans le double assassinat à l'aéroport de Bastia en décembre 2017, a été condamné à six ans de prison après avoir reconnu au procès avoir caché les armes. Icham Saffour, un entrepreneur faisant partie des propriétaires du box, a été relaxé. Il niait toute implication et a comparu libre. Le troisième accusé, Jean-Angelo Guazzelli, est en fuite. Mardi à Bastia, il a été condamné à dix ans de prison. Membre présumé du gang corse de "La Brise de mer", il est considéré par les enquêteurs comme le cerveau d'un système de détournements de fonds au cercle Wagram entre 2008 et janvier 2011, date à laquelle il s'était fait ravir le contrôle des lieux par une autre figure du banditisme corse, Jean-Luc Germani. Jean-Angelo Guazzelli avait été condamné en novembre 2013 à trois ans de prison dont deux ferme dans cette affaire.

* Guerre des Blacks contre les Gitans

Vendetta, Marseille, narcobanditisme

Les RDC s'enchaînent à Marseille et défrayent la chronique des faits-div à intervalles réguliers: après les guerres des années 70-80, entre Zampa et Le Mat, puis la guerre des boîtes à Aix dans les 90', voici la guerre entre Blacks et Gitans dans les quartiers nord de Marseille. Une guerre sanglante sur fond de trafic de drogue, pour le contrôle des plans stups, et de vendetta depuis 2008 ! On estime que cette guerre, en ratissant plus large que la lutte Gitans/blacks, a engendré plus de 100 RDC dont 90 ont été mortels !

Mais la guerre la plus emblématique dans ces cités, notamment dans le XIIIe, aux Lauriers, Cyprès, Cèdres, oppose le clan des Gitans (des frères Bengler) à celui des Blacks (famille Ahamada, d'origine Comorienne). S'y ajoute l'opposition entre le clan Remadnia et celui des Berrebouh-Tir dans le XIVe, à la cité Font-Vert. Ici, les flics ont compté les cadavres : 40, et une trentaine de blessés...

Les clans en guerre sont sans pitié, utilisent des tueurs professionnels, lesquels usent de méthodes digne des meilleurs services secrets de la planète avec balises GPS, tablettes numériques et armes dernier cri. Le procès des frères François et Nicolas Bengler se déroulent en ce moment, six ans après les faits qui leur sont reprochés, un RDC cité du clos de la Rose le 19 novembre 2010 (un ado de 16 ans avait été tué à la kalach). Leur portrait ici ici dans un article de présentation du procès de "La Provence". Instructif.

++ Blacks contre Gitans : chefs de clan, , François et Nicolas Bengler (en prison); été 2008, RDC de Frédéric Tapia et Foued Sayah (proche des Ahamada); tuerie de Sainte-Marthe en 2009, trois morts et deux blessés dans le camp des Gitans; RDC 19/11/2010 Clos de la rose, Jean-Michel Michou Gomez (16 ans) réplique à Francky Notta; RDC 1er novembre 2012, Nasseri Mhoumadi et Jimmy Itrisso = réplique Foued Bounaas (porté disparu depuis 2013), qui aurait voulu venger son frère tué en mars; RDC 25 octobre 2015, triple homicide des Lauriers = réplique RDC de Mohamed Mhoumadi dit Babouin (frère cadet de Nasseri) et Anthony Costa (à suivre)...

+++ Duel à trois familles à Font-Vert, Tir-Berrebouh contre Remadnia : les principaux RDC et leur réplique dans la guerre, avril 2011 : Saïd Tir dit Tintin, 2012 : Ilias Remadnia alias Jojo = Farid Tir; 2014, Hichem Tir (tentative) = Mehdi Berrebouh + Lakhdar Medjou = Karim Tir dit Charly, manager du rappeur Jul, tué à Asnières = Zackary Remadnia... Les chefs de clan sont actuellement en prison : Mehdi Remadnia et Eddy Tir, alias Barrabas. La vendetta n'est pas finie...

Sources "Le Parisien" et "La Provence" en cliquant ici, ici, ici

AIX-EN-PROVENCE, 13 oct 2016 (AFP) - Les frères Bengler, considérés comme des figures centrales de la guerre de la drogue à Marseille, ont été condamnés jeudi à 20 ans de prison pour un violent enlèvement mais acquittés pour un règlement de compte mortel commis en 2010 à Marseille.
Leurs trois co-accusés, dont l'un ne s'est pas présenté à son procès, ont été condamnés à des peines allant de 5 à 15 ans de prison.

* Guerre des boîtes d'Aix

Aix-en-Provence, 1990-1993

Ca a charclé grave à Aix-en-Provence dans les années 80-début des années 90, en pleine époque glorieuse de l'Ohème peuchère ! Je m'en souviens car j'étais étudiant à Sciences-Po Aix et un client régulier du Mistral, à deux pas du cours Mirabeau voire du Club 88, en périphérie. Aix, c'est la ville des bourgeois, des rupins des Bouches-du-Rhône, où la crème marseillaise vient s'encanailler. Fin 70-début 80, Gaétan Zampa y avait beaucoup d'affaires, les plus belles boîtes et recevait la jet-set qui avait le complexe du voyou, ses amis du show-biz comme Alain Delon (accompagné de Mireille Darc) et ce grand fou d'Yves Mourousi, star du journal de TF1.

A la mort de Tany, le Mat et le Belge vont se partager les villes : Marseille pour Jacky et Aix pour Francis. C'est aussi simple que cela sauf qu'à Aix il y a des poches de résistance. Et Jeannot Toci, demi-frère de Zampa, ne veut pas perdre la figure après le sommet de Bandol en 1984 qui assure la répartition. Le Belge, interdit de séjour entre 1984 et 1988, s'appuie sur des hommes sûrs sur Aix, à commencer par son beauf Tony Cossu et son frère José ou Jean-Marc Verdu. Premier RDC, en 1986, trois morts autour du Club 88 dont son gérant Christian Betta. L'équipe du Belge doit composer avec la montée en puissance de deux fous furieux, le Chinois (lire à M, pour Mihière) et le Libanais (H, Souhel Hanne-Elias) ainsi qu'avec les ambitions démesurées d'un de ses lieutenants Bernard Bousquel, dit le Grand.

Le Grand commet l'erreur fatale: il bute, avec deux hommes, le frère de Francis, José, devant sa femme enceinte à Vitrolles le 1er septembre 1989. La réplique est foudroyante, le Grand est, selon radio GB, torturé à mort, édenté à la tenaille par le clan du Belge, on ne retrouvera jamais son corps, qui gît au fond de l'étang de Berre. Mais à partir de là, la guerre des boîtes est relancée. Les patrons ne cèdent pas facilement au racket et sont massacrés, à l'instar du play-boy Christian Novara (28 août 1992) patron de La Chimère et la Mandragore ou de Gérard Doucet, 46 ans (L'Oxydium et le Rétro 25), tué en compagnie d'un jeune, Luc Botello (28 ans), de la famille qui tient Le Richebois à Salon.

D'autres RDC sont liés à la guerre des boîtes : Alain de Cesare (1990), Tony Daoudi et Vincent Parra (1991). Puis plus tard Jo Coppola, et en 1993, Robert Dahan et son fils Michaël, Henri Maridet, Jean-Pierre Javita, Dominique Fontana... Dans cette guerre, peu de certitudes sur les auteurs, les noms du duo formé par le Chinois et le Libanais et surtout du trio de gâchettes du Belge, Laurent Boglietti, Noël Mariotti (photo ci-dessous lors d'un récent procès) et Jean-Jacques Maillet revenaient le plus souvent aux oreilles des flics et des juges... Boglietti a été tué le 28 février 1999 et Maillet le 12 août 2001 à Hyères. Verdu (lire à la lettre V) a été abattu le 17 octobre 2002. Seul Mariotti est en vie (+++).

++ Source : l'excellent "Quai du Belge" par Omar Charif, meilleure bio de Francis V. paru en 2001 à L'Ecailler du Sud.

+++ Noël Mariotti est le seul survivant du trio de gâchettes du Belge, il a été lourdement condamné mais a bénéficié d'un régime de semi-liberté en 2015, qui a étonné "La Provence"...

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